«C’est très étrange,» a murmuré un roseau à l’autre, «que la reine ne conduit jamais son essaim chez l’arbre aspen.»
«En effet, c’est étrange,» dit l’autre. «Le chêne et le saule ont souvent des essaims, mais je n’en ai jamais vu sur l’aspen. Quelle peut être la raison?»
«La reine ne peut supporter l’aspen,» dit le premier. «Il est fort probable qu’elle ait une bonne raison de le mépriser: je ne pense pas qu’un insecte aussi sage qu’elle mépriserait un arbre sans raison.»
Les roseaux ne pensaient pas que quelqu’un puisse entendre ce qu’ils disaient, mais le saule et l’aspen ont tous entendu chaque mot. L’aspen était tellement en colère qu’il tremblait de la racine à la pointe. «Je vais bientôt voir pourquoi cette abeille belle reine me méprise», dit-il. «Elle guidera un essaim vers mes branches ou» –
«Oh, je me moque de ce que disent ces roseaux,» dit le saule. «Ce sont les plus bavards du monde, ils chuchotent toujours ensemble et ils ont toujours quelque chose de mal à dire.»
L’arbre aspen était trop fâché pour être immobile, et il a appelé vers les roseaux, « Vous n’êtes que des chuchoteurs paresseux … Je me moque de ce que vous dites … Je déteste vous et votre abeille. Le miel que font ces abeilles est pas bon à manger. Je ne voudrais pas avoir une n’importe où près de moi.»
«Hush, hush,» chuchota timidement le saule. «Les roseaux répéteront chaque mot que vous dites.»
«Peu m’importe s’ils le font,» dit l’aspen. «Je les méprise aussi comme les abeilles.»
Les roseaux ont murmuré les mots furieux de l’aspen à la reine, et elle a dit: «J’allais guider mon essaim vers l’aspen, mais maintenant je vais conduir l’arbre en dehors de la forêt. Viens, mes abeilles, viens.»
Puis les abeilles ont volé par centaines sur l’aspen. Ils ont piqué chaque feuille et chaque brindille à travers et à travers. L’arbre a été conduit en dehors de la forêt, au-dessus de la prairie, au-dessus de la rivière, au-dessus des champs; et toujours les abeilles en colère ont volé après de lui et l’ont piqué encore et encore. Quand elles étaient arrivées dans les rochers, elles s’en allèrent et retournèrent au pays des fleurs. L’aspen ne revint jamais. Ses feuilles d’un vert éclatant étaient devenues blanches par la peur, et depuis ce jour-là, elles ont tremblé comme elles l’ont fait quand les abeilles les ont piqué et ont conduit l’arbre en dehors de la forêt.
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