Contre Descartes, le philosophe britannique John Locke (1632-1704) affirmait, dans Some Thoughts Concerning Education (1693), que les animaux ont des sentiments et que la cruauté inutile à leur égard est moralement répréhensible, mais que le droit de ne pas être lésé est valide soit pour le propriétaire de l’animal, ou l’être humain qui a été endommagé en étant cruel. Discutant de l’importance d’empêcher les enfants de tourmenter les animaux, il écrit: «Car la coutume de tourmenter et de tuer les bêtes va, peu à peu, durcir leur esprit même envers les hommes.»
La position de Locke faisait écho à celle de Thomas d’Aquin (1225-1274). Paul Waldau écrit que l’argument peut être trouvé à 1 Corinthiens (9: 9-10), quand Paul demande: «Tu n’emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des boeufs, ou parle-t-il uniquement à cause de nous?» Les philosophes chrétiens ont interprété cela comme signifiant que les humains n’avaient aucun devoir direct envers les animaux non humains, mais qu’ils avaient seulement le devoir de les protéger contre les effets de la cruauté.
Le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804), à la suite d’Aquin, s’oppose à l’idée que les humains ont des devoirs directs envers les non-humains. Pour Kant, la cruauté envers les animaux n’était mauvaise que parce qu’elle était mauvaise pour l’humanité. Il soutint en 1785 que «la cruauté envers les animaux est contraire au devoir de l’homme envers lui-même, parce qu’elle atténue en lui le sentiment de sympathie pour leurs souffrances et affaiblit ainsi une tendance naturelle très utile à la morale par rapport aux autres êtres humains.»
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