Le livre en forme de codex se presente comme un ensemble de pages imprimees et reliees. Depuis la revolution de l’impression par Gutenberg, le texte est pense pour la page, et pour etre lu page apres page. Il s’agit une conception lineaire du texte, per-mettant l’action de feuilleter, car il doit en permettre une lecture lineaire et continue prevoyant un debut, un developpement et une fin.
Etymologiquement, le terme page derive du latin pagina, et du verbe pangere qui signifie litteralement planter. C’est pourquoi plus tard le terme pagina est venu indi-quer la colonne d’ecriture dans laquelle le texte est insere, ou autrement dit, « plante ». [Grafton etal., 2015] rappelle que pagina designait en latin les rangees de pieds de vigne, et le mot serait venu metaphoriquement indiquer par la suite les colonnes dans lesquelles le flux desorganise de paroles venait se ranger. Ces colonnes etaient celles du volumen, et au fur et a mesure que le codex est rentre dans les mmurs et habitudes de lecture le meme mot pagina a ete garde, mais en est venu a signifier ce que nous entendons aujourd’hui par page : « le cote d’une feuille, et l’espace sur lequel on peut ecrire » [Grafton et al., 2015]. A cette epoque, le texte, manuscrit, est integre a la page et adapte a elle : a sa taille, ses dimensions, sa forme. Lorsque l’impression s’installe en Europe a partir du xve siecle ce procede ne se perd pas, au contraire il se fortifie.
Grafton, A. T., Allain, J.-F. et Loyrette, H. (2015). La page de l’Antiquite â l’ere du numerique : histoire, usages, esthetiques. Bibliotheque Hazan. Hazan Louvre ed, Paris.
Source: Bianca Tangaro, L’edition de livres numeriques : un defi technique, economique et culturel, license CC BY-NC-ND 4.0
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